Plan d’Occupation des Sols : comprendre la fin

le 20/11/2025 Plan d’Occupation des Sols : comprendre la fin

L'essentiel à retenir : le Plan d'Occupation des Sols (POS) est un document d'urbanisme obsolète, remplacé par le Plan Local d'Urbanisme (PLU). Aujourd'hui, pour tout projet, c'est le PLU ou le PLUi qu'il faut consulter, notamment via le Géoportail de l'Urbanisme. Le POS est devenu une relique juridique, quasi inexistante depuis que la loi ALUR a organisé sa disparition.

Vous avez un projet de construction et vous vous perdez dans la jungle des sigles administratifs ? Le plan d'occupation des sols, ou POS, vous dit quelque chose, mais vous ignorez s'il vous concerne encore et ce qu'il impliquait concrètement pour un terrain. Cet article va démystifier pour vous cet ancêtre du PLU, de sa création dans les années 60 à sa quasi-disparition aujourd'hui. Nous allons décortiquer sa structure, ses fameuses zones et son impact sur les permis de construire pour que vous compreniez enfin pourquoi ce document a façonné nos villes et, surtout, quelles sont les règles qui s'appliquent réellement à votre parcelle aujourd'hui.

Le plan d'occupation des sols (POS) : qu'est-ce que c'est au juste ?

Vous avez déjà entendu parler du Plan d'Occupation des Sols (POS) ? C'est un peu l'ancêtre de nos règles d'urbanisme actuelles. Un document qui a profondément marqué le visage de nos communes pendant des décennies.

Le POS, un outil pour maîtriser l'urbanisme d'après-guerre

Imaginez la France des Trente Glorieuses. Une croissance économique folle, un besoin de logements qui explose. C'est dans ce contexte que la Loi d'orientation foncière de 1967 a vu le jour, donnant naissance au POS. Son but ? Mettre de l'ordre. Il fallait absolument maîtriser l'urbanisation.

Le pays a connu une urbanisation exceptionnellement rapide, avec 7 millions de citadins supplémentaires en 12 ans. Face à ce défi, le POS est apparu comme la solution pour organiser cette croissance et éviter l'anarchie.

À quoi servait concrètement le POS ?

Sa mission était simple : fixer les règles du jeu sur le territoire communal. Il s'agissait de définir les règles d'utilisation des sols. En clair : où peut-on construire ? Et pour quel usage ? Une zone d'habitation ici, une zone d'activité là.

Le POS fixait aussi les droits à construire pour tous. C'était la "bible" locale de la construction, le document de référence pour l'instruction de chaque permis de construire.

Le POS s'imposait à tous, particuliers comme administrations. Il était la référence incontournable pour toute demande de permis de construire et façonnait le visage de la commune.

Qui était concerné et qui le rédigeait ?

Au départ, le POS était surtout obligatoire pour les communes de plus de 10 000 habitants. C'était l'État, via le préfet, qui tenait les rênes de son élaboration.

Puis, un changement majeur est intervenu. La loi de décentralisation de 1983 a tout changé. Elle a transféré cette compétence communale directement aux maires. Un vrai tournant. Le pouvoir de décider de l'aménagement local est passé des mains de l'État à celles des élus locaux.

Décortiquons un plan d'occupation des sols : sa structure et son contenu

Un Plan d'Occupation des Sols, ou POS, est bien plus qu'un simple document. C'est un dossier complet, une véritable feuille de route pour l'aménagement. Pour comprendre son impact, il faut savoir de quoi il est fait. Chaque pièce a un rôle précis.

Les quatre piliers indispensables d'un POS

Un POS reposait sur quatre éléments indissociables. L'oubli d'un seul pouvait faire s'effondrer tout l'édifice juridique. C'est simple : sans ces quatre piliers, pas de document valable.

  • Le rapport de présentation : Le "pourquoi" du document. Il justifiait les règles et les choix de zonage adoptés. Son absence ou son insuffisance pouvait entraîner l'annulation du POS.
  • Le document graphique : La fameuse carte de la commune. Avec ses codes couleurs, elle donnait un visage visuel au règlement et permettait de situer un terrain dans une zone spécifique.
  • Le règlement : Le cœur du réacteur. Ce texte liste noir sur blanc les droits et les interdictions pour chaque zone. C'est le mode d'emploi concret pour tout projet de construction.
  • Les annexes : Le pense-bête des contraintes extérieures. Ce dossier regroupe les servitudes d'utilité publique (zones inondables, bruit, protection des monuments) qui s'imposent à la commune.

Le zonage du POS : que signifient les zones U, NA, NC ?

La carte du POS est un découpage juridique du territoire. Chaque couleur correspond à une zone avec ses propres règles. L'objectif était de délimiter les zones urbaines et naturelles pour maîtriser le développement.

  • Zones U (urbaines) : Les secteurs déjà bâtis ou équipés. La construction y est la règle.
  • Zones NA (d'urbanisation future) : La réserve foncière de la ville, destinée à être ouverte à la construction plus tard.
  • Zones NB (partiellement équipées) : Un entre-deux, souvent en périphérie, avec une urbanisation moins dense.
  • Zones NC (de richesses naturelles) : Les terres agricoles à protéger. La construction y était en principe interdite.
  • Zones ND (à protéger) : Sites et paysages remarquables où la construction était très strictement limitée.

Le règlement et le fameux COS (Coefficient d'Occupation des Sols)

Pour tout projet, le règlement était le document clé. Il dictait concrètement ce que vous pouviez faire. Il détaillait les prescriptions d'implantation des constructions : hauteur, aspect extérieur, stationnement, etc.

L'élément central était le Coefficient d'Occupation des Sols (COS). Son but ? Fixer la densité de construction maximale autorisée. Il définissait le rapport entre le nombre de mètres carrés de plancher... et le mètre carré de sol. En clair, il déterminait la surface constructible sur votre terrain.

La fin du POS : comment est-il devenu un document du passé ?

Le Plan d'Occupation des Sols, ou POS, vous dit quelque chose ? Pendant des décennies, il a dicté où et comment construire. Mais aujourd'hui, c'est une pièce de musée juridique. Comment en est-on arrivé là ? La réponse tient en deux lois qui ont tout changé.

La loi SRU : le début de la fin pour le POS

Le POS, malgré son utilité, montrait ses limites. C'était un document de "règlement", pas vraiment de "projet". Il se contentait de fixer des règles, sans toujours dessiner une vision claire pour l'avenir de la commune. Un peu rigide, vous ne trouvez pas ?

Puis est arrivée la Loi relative à la Solidarité et au Renouvellement Urbains (SRU) de 2000. Elle a sonné le glas du POS en créant son successeur : le Plan Local d'Urbanisme (PLU). La philosophie est différente. Le PLU n'est pas qu'un simple recueil de règles. Il porte un véritable projet de territoire, formalisé dans le PADD (Projet d'Aménagement et de Développement Durables).

Ce changement a marqué une transition majeure, actant le remplacement par des Plans Locaux d'Urbanisme. Fini la planification purement réglementaire, place à la stratégie.

La loi ALUR et la caducité programmée des derniers POS

Si la loi SRU a initié le mouvement, la loi ALUR de 2014 a porté le coup de grâce. Elle a mis en place une caducité programmée pour les derniers POS afin de moderniser l'urbanisme sur tout le territoire.

La loi ALUR a rendu caducs les POS non transformés en PLU à une date butoir. Elle a aussi popularisé une nouvelle échelle de planification, le PLU Intercommunal (PLUi), pour gérer les enjeux dépassant les frontières communales.

Pour comprendre l'ampleur du changement, regardez ces chiffres :

  • 7 500 POS encore actifs en 2014.
  • 800 POS seulement subsistaient au 1er janvier 2020.
  • 546 POS au 1er septembre 2020.

Plus de 90% des POS ont donc été convertis, la plupart du temps en PLUi.

Et si une commune n'a ni POS ni PLU ?

C'est une question très concrète. Que se passe-t-il si un POS devient caduc sans être remplacé par un PLU ? Dans ce vide juridique, c'est le Règlement National d'Urbanisme (RNU) qui prend le relais.

Concrètement, le Règlement National d'Urbanisme (RNU) s'applique. Les règles deviennent alors plus générales et souvent plus contraignantes. La conséquence principale est la règle de constructibilité limitée : on ne peut construire que dans les "parties actuellement urbanisées" de la commune. Un vrai casse-tête pour les projets de développement. Le POS est donc bien une relique, même s'il peut réapparaître brièvement en cas d'annulation d'un PLU.

Le POS aujourd'hui : comment trouver les règles qui s'appliquent à votre terrain ?

Vous connaissez le rôle historique du Plan d'Occupation des Sols. Mais pour un projet concret, où trouver les règles de votre parcelle ? La réponse est simple, si vous cherchez au bon endroit.

Oubliez le POS, cherchez le PLU (ou le PLUi)

Soyons directs : ne cherchez plus le POS de votre commune. Ce document est une archive de l'urbanisme. Il n'a quasiment plus cours, remplacé par des outils plus modernes.

Le document qui fait loi est le Plan Local d'Urbanisme (PLU) ou, de plus en plus, le Plan Local d'Urbanisme intercommunal (PLUi). C'est là que vous trouverez les règles actuelles : zonage, implantation, hauteurs, aspect des constructions...

Aujourd'hui, pour tout projet de construction, d'extension ou de modification de façade, le document de référence est le PLU ou le PLUi de votre commune.

Les outils pour consulter les documents d'urbanisme en ligne

Plus besoin de vous déplacer. Des outils en ligne donnent un accès gratuit aux règlements. Le plus fiable est le Géoportail de l'Urbanisme, une ressource officielle et complète.

Vos démarches pour trouver le règlement d'urbanisme
Outil / Lieu Comment l'utiliser ? Avantages
Géoportail de l'Urbanisme Entrez votre adresse ou les références de votre parcelle cadastrale. Centralisé, officiel, accès direct aux cartes et aux règlements en PDF.
Site internet de votre mairie ou intercommunalité Cherchez la section "Urbanisme" ou "PLU". Informations souvent complétées par des contacts locaux.
Accueil de la mairie (service urbanisme) Prenez rendez-vous ou déplacez-vous pour consulter le dossier papier et poser vos questions. Contact humain, conseils personnalisés pour votre projet.

Que faire si un POS est encore en vigueur ?

C'est l'exception. Un POS peut refaire surface si le PLU qui le remplaçait a été annulé par la justice. Mais cette situation est très rare et surtout temporaire, souvent limitée à 24 mois.

Dans ce cas improbable, un seul réflexe : contactez le service urbanisme de la mairie. Ses agents sont les seuls à pouvoir vous confirmer le document applicable. C'est votre filet de sécurité pour éviter une erreur coûteuse.

En résumé, le POS appartient à l'histoire. Le connaître aide à comprendre le PLU, mais pour vos projets, votre seule boussole, c'est le PLU.

En résumé, le Plan d'Occupation des Sols (POS) est une page tournée de l'urbanisme français. Bien que cet ancêtre du PLU ait façonné nos communes pendant des décennies, il est aujourd'hui caduc. Pour tout projet, votre unique réflexe doit être de consulter le Plan Local d'Urbanisme (PLUi) via le Géoportail ou votre mairie.

FAQ

Comment puis-je trouver le plan d'occupation des sols de ma commune ?

Vous vous demandez où dénicher le Plan d'Occupation des Sols (POS) ? En réalité, votre réflexe devrait plutôt être de chercher le Plan Local d'Urbanisme (PLU). Le POS est un document ancien, remplacé quasiment partout en France par le PLU (ou le PLU intercommunal, PLUi). C'est ce nouveau document qui contient toutes les règles actuelles pour votre terrain. Pour le consulter, le moyen le plus simple et le plus fiable est de vous rendre sur le Géoportail de l'Urbanisme. Ce site gouvernemental centralise tous les documents d'urbanisme. Il vous suffit d'entrer votre adresse pour accéder aux cartes et aux règlements en vigueur. Vous pouvez aussi consulter le site de votre mairie ou de votre intercommunalité, dans la rubrique "Urbanisme".

Où puis-je consulter le COS de mon terrain ?

Le Coefficient d'Occupation des Sols, ce fameux COS, était une pièce maîtresse des anciens POS. Il fixait la densité de construction maximale autorisée sur une parcelle. Cependant, la loi ALUR de 2014 a supprimé le COS dans la plupart des communes dotées d'un PLU. Aujourd'hui, pour connaître les règles de constructibilité de votre terrain, vous devez vous référer au règlement du Plan Local d'Urbanisme (PLU). Ce document ne parle plus de COS mais définit d'autres règles tout aussi importantes comme l'emprise au sol, la hauteur maximale des bâtiments ou les distances à respecter par rapport aux voisins. Pour retrouver ces informations, le plus simple est de consulter le PLU sur le Géoportail de l'Urbanisme ou directement auprès du service urbanisme de votre mairie.

Quelle est la grande différence entre un PLU et un SCoT ?

Imaginez la planification du territoire comme un jeu de poupées russes. Le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) est la plus grande poupée : il fixe les grandes orientations stratégiques d'aménagement pour un large territoire (plusieurs communes ou intercommunalités) sur le long terme, environ 20 ans. Il parle de transport, d'habitat, de développement économique et de préservation de l'environnement à grande échelle. Le Plan Local d'Urbanisme (PLU), lui, est une poupée plus petite qui doit s'emboîter parfaitement dans la grande. Il traduit les orientations du SCoT en règles concrètes à l'échelle d'une commune ou d'une intercommunalité (PLUi). C'est le PLU qui vous dira précisément où vous pouvez construire, quelle hauteur ne pas dépasser et quel aspect votre maison doit avoir.

Comment obtenir le PLU de ma commune gratuitement ?

Bonne nouvelle, consulter le Plan Local d'Urbanisme (PLU) est un droit et c'est entièrement gratuit ! Le moyen le plus direct est d'utiliser le Géoportail de l'Urbanisme. Ce service public en ligne vous donne accès à l'ensemble des documents (cartes, règlements) de toutes les communes qui les ont numérisés. C'est la solution la plus rapide. Vous pouvez également vous rendre sur le site internet de votre mairie ou de votre intercommunalité. La plupart disposent d'une section "Urbanisme" où les documents du PLU sont téléchargeables. Enfin, vous pouvez toujours vous déplacer en mairie pour consulter la version papier du PLU et poser vos questions au service urbanisme.

Comment puis-je obtenir un plan de masse gratuitement ?

Le plan de masse est un document essentiel pour toute demande de permis de construire ou de déclaration préalable. Contrairement au PLU, il n'est pas fourni par la mairie. C'est à vous, le demandeur, de le créer ou de le faire réaliser. Si vous avez des compétences en dessin technique, vous pouvez le réaliser vous-même à l'aide de logiciels de dessin assisté par ordinateur (DAO), dont certains proposent des versions gratuites ou d'essai. Une autre solution gratuite est de partir du plan cadastral, disponible sur le site cadastre.gouv.fr. Vous pouvez l'utiliser comme base pour y reporter les dimensions de votre projet, les accès, les réseaux et les plantations. Attention, le plan de masse doit être précis et respecter certaines normes pour être accepté par l'administration.

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